Le porte-drapeau français, déjà double champion olympique, entame sa quête ce dimanche avec le sprint. Il vise quatre médailles individuelles.

1«On nous annonce des conditions compliquées, il faudra faire avec ! Le froid, je m’en moque un peu. A nous de faire en sorte de ne pas en souffrir.» Pas question pour Martin Fourcade, qui se lance ce dimanche à 12h15 (heure française) avec le sprint (10km) dans la première de ses six épreuves, de se laisser disperser. «Je suis là avec de très grosses ambitions», insiste celui qui pourrait rejoindre Jean-Claude Killy dans la légende (3 médailles d’or lors des mêmes JO). Froid, vent, nuit : rien ne fait peur au double champion olympique qui est monté 15 fois sur le podium en 15 courses cet hiver et se méfie surtout de Johannes Boe, le Norvégien qui a plus gagné que lui depuis décembre (6 victoires à 8).

Gérer le froid. «Il y a tout ce qu’il faut dans la valise», résume Martin Fourcade. A commencer par «des gants de trois doigts au lieu de cinq, une cagoule, un sous-collant que je ne mets pas d’habitude», détaille le Français qui a prévu de s’échauffer «avec des surchaussures et des surgants». «Ces derniers jours, j’ai aussi skié avec une sorte de plastron que j’avais acheté en 2011 et que je n’avais porté qu’une fois depuis. Je l’ai toujours dans mon sac au cas où, car ces températures-là peuvent arriver n’importe quand.» Si le thermomètre descend largement en dessous de zéro, le double champion olympique sait que la course sera «très particulière». «Le froid créé une sorte d’enveloppe qui fait que les gestes sont moins précis. L’échauffement sera primordial. Le biathlète qui prend le départ en ayant froid est mort.»

 Dompter le vent. Le porte-drapeau de la délégation tricolore, comme ses adversaires, pourrait se trouver face à un paradoxe : l’envie de tirer vite à cause du froid mais le besoin, aussi, de prendre son temps en raison du vent, annoncé très fort durant plusieurs jours. Lors des entraînements, les Français ont examiné avec attention le pas de tir. Le tir couché s’effectuera aux postes dont ils ont hérité au tirage au sort (1 à 5) et sur lesquels ils ont effectué leurs réglages. Changement d’habitude en revanche pour le tir debout. Si, généralement, Martin Fourcade laisse les premiers postes et privilégie ceux situés entre les numéros 15 et 19, ce qui lui permet de récupérer et de reprendre son souffle, il devrait cette fois prendre le premier qui se présente à lui. Le staff tricolore a en effet repéré que les postes 29 et 30 étaient davantage abrités du vent.

S’adapter à la nuit. Martin Fourcade appelle cela «l’heure biathlète». Retransmission en Europe oblige, les épreuves de biathlon ont été décalées à 20 heures locales (soit 12 heures en France). Les Français ont anticipé en arrivant en Corée dès le 2 février. «Depuis, on vit dans un fuseau horaire parallèle, sourit le Français. On se couche à 2 heures du matin, on se lève à 11 heures». Les courses se dérouleront sous de puissants projecteurs. Un élément qui ne perturbe pas les Tricolores. Si, selon Martin Fourcade, toutes ces conditions «ouvrent la porte à davantage de concurrents», beaucoup s’attendent lors de ce sprint à un nouveau duel face au Norvégien Johannes Boe. A eux deux, ils ont remporté 14 des 15 épreuves de Coupe du monde cette saison. Place à la première manche. Au premier or de Fourcade ?

Martin Fourcade, un porte-drapeau qui a le sourire
-

REUTERS/Kim Kyung-Hoon

Le double champion olympique lors de la cérémonie d’ouverture, vendredi.